Tutorat pour une rose tourmentée [PV Ukraine]

Invité

Ludwig venait de finir de repasser ses vêtements. Il tenait à le faire personnellement, car à chaque fois il avait quelque chose à redire lorsque c’était quelqu’un d’autre qui lui faisait. Il enfila immédiatement ses vêtements tout frais repassés, rangea le fer, se recoiffa deux fois devant le miroir, prit sa sacoche de cours noire, ouvrit la porte de sa chambre pour sortir et referma derrière lui. Il ajusta une dernière fois le col de sa chemise puis chercha dans sa valise quelque chose…
Tout en marchant il sortit une enveloppe, puis une lettre rose pâle légèrement parfumée. C’était cette lettre qui l’avait fait sortir de son antre. Il commença à la lire, puis marcha un peu moins vite, puis il s’arrêta totalement. Il fouilla de nouveau sa sacoche, la lettre entre ses lèvres. Il soupira et gesticula. Ludwig, l’élève modèle avait oublié ses lunettes. Il regarda l’heure à sa montre. Non, il n’avait plus assez de temps pour rechercher ses deuxièmes yeux. Ludwig était toujours pile à l’heure, à la minute voire seconde près. Enfin depuis son point de vue.
Il relu donc ce qu’il pouvait de la lettre : le rendez vous se situait à la cafétéria. Plutôt sympathique pour travailler. Il regarda sa montre encore une fois et marcha en direction du rendez vous d’un pas vif, l’air tendu. Il n’aimait pas arriver en retard. L’allemand avait au moins quinze minutes d’avance sur l’heure du tutorat.

Il poussa les portes de la cafétéria et se laissa envelopper de la chaleur et des odeurs de nourritures sucrées et salées. Ludwig observa un instant la salle à la recherche de sa camarade. Peut-être était-elle déjà arrivée en avance elle aussi. Il ne l’aperçut nulle part. Le jeune homme allait donc chercher du regard une table, au calme afin de bien se concentrer sur le travail. L’allemand était très à cheval sur ce mot : le travail, c’était presque sa raison de vivre, car tant qu’il n’avait pas fini pas sa tâche, il ne partait pas en vacance ou batifoler ailleurs comme certains de ces camarades. D’où ces excellents résultats dans quasiment toutes les matières. Il était donc à la recherche d’une table ; à l’heure actuelle, la cafétéria était plutôt désertée : tout le monde devait soit se promener dehors ou être en cour. Il vit une table vers le comptoir mais la vue et l’odeur des muffins allaient les allécher plus qu’autre chose et ils seraient totalement déconcentrés, plus loin vers la porte de service, quelques autres tables étaient délaissées, mais il ne voulait pas s’installer là bas, car souvent des élèves bruyant s’installaient et s’amusaient plus qu’autre chose car les tables étaient dans le fond de la cafétéria. Deux autres tables étaient libres vers la surface vitrée qui donnait vu sur un jardin occidental et oriental. Ludwig était satisfait : un jardin, s’était calme et silencieux, à par quelques oiseaux qui piaillaient sur les branches basses, le coin était très calme. Enfin ! Ludwig alla donc s’installer à cette table, celle qui se trouvait le plus près de la vitre, plus près de la nature. L’allemand aimait beaucoup la nature en général : la protection de la faune et de la flore, les produits bio etc… il se désolait parfois de voir qu’au State le bio n’était pas aussi répandu que chez lui, même les saucisses avaient un autre goût…

Il posa son sac noir sur la table et déballa ce qui s’y trouvait à l’intérieur : trousse, stylos, feutres, feuilles, quelques cours, un Becherelle et une tablette tactile. Il s’amusa donc à ranger le tout sur la table : les stylos et feutres à droite les uns à côtés des autres en rang, la trousse dans le sac à nouveau, les feuilles en pile sur le côté gauche, le Becherelle juste à côté, la tablette dans le coin supérieur gauche, une feuille au milieu avec un stylo noir dessus et les autres cours juste à côté des feuilles. Il était fin prêt. Ou presque. Une feuille dépassait du tas, il reprit donc les feuilles et les ordonna une nouvelle fois. Il fit de même pour les stylos, livre etc… il s’occupa ainsi en attendant l’arrivé de sa camarade. Une fois qu’il eu finit son rangement, ou presque, il se vit dans le reflet du miroir, l’allemand se recoiffa de nouveau, puis il prit un stylo qu’il fit passer entre ses doigts. Oui il était stressé : il n’avait jamais fait de cour particulier à une personne aussi éloigné de lui et à qui il n’avait encore rarement adressé la parole. Il soupira. Il s’était préparé à toutes les situations ! Il avait toutes les réponses aux questions ! Car pendant des nuits il songea à comment préparer son « cour » , comment expliquer, comment répondre aux bêtises, idées reçues, remarques, arguments etc… il avait tout en tête, toutes les situations, toutes les questions. Il espérait n’avoir rien oublié, sinon il s’en voudrait, ce n’était pas respectueux et correct de sa part. Il aimait la perfection, il aimait quand le travail était bien fait et organisé, lorsqu’il rentrait dans les règles. Donc il devait être au top pour aujourd’hui afin que sa camarade puisse repartir elle aussi au top en ayant tout compris, que tout soit en ordre dans sa tête. Oui, il était satisfait mais ne laissa rien transparaître. Si, peut-être un peu d’agacement en voyant son reflet, il se recoiffa donc une nouvelle fois en attendant la venue la camarade en question…

Invité

Ce n’était pas si rare. Moins que ce que pouvait croire les gens autour d’elle. Elle était juste discrète, égale dans l’affection qu’elle octroyait. Voilà tout. Pour la plupart, elle restait la même: gentille, blonde, affectueuse. Un vrai canari joli. Rien qui dépasse, rien d'éclatant non plus, mis à part la couleur de ses yeux.
Ce n'était absolument pas pour s'en plaindre. Pour elle, être la "grande sœur de Russie", ou la "maman des baltes" n'avait rien du tout de péjoratif. Bien au contraire. Elle câlinait ses titres amoureusement, les brossait tendrement comme elle le faisait des longs cheveux de Natalia.

Dévouée, corps et âme.

Mais de temps à autre, le cœur s'emballait et les yeux pétillaient plus qu'à l'accoutumée. Il lui était toujours compliqué de reconnaitre les symptômes. Aimer autrui était une nature profonde. Dans son esprit elle aimait tout le monde de la même façon, juste beaucoup, beaucoup, plus Vanya et Natalia. Et peut-être aussi les camarades de son aile. Sans doute. Mais toujours moins que Vanya et Natalia.
Sans que cela ne prenne la même teinte incestueuse, Yekaterina rejoignait totalement le discours de sa petite soeur: aucun homme ne parvenait au petit doigt d'Ivan.

Et cette vérité-ci s'avérait être une source de problèmes parfois.

Parce que si personne n'arrivait à la semelle de chaussure de notre bien-aimé russe, cette-dernière parvenait facilement en tout cas dans l’œil de quiconque s'approchait de trop trop prêt d'Ukraine. Pas qu'elle ne l'ait jamais vu faire, mais elle n'était pas assez aveugle pour ne pas voir que certains redoutaient de lui parler par peur de Natalia ou de Vanya. Cela aurait du la révolter, la plonger dans des affres discontinus de colère, la faire grommeler jusqu'à plus soif...

La vérité?

La vérité était que les histoires de cœur ne lui manquait curieusement pas. L'idée de flirt successif n'était pas désagréable, bien au contraire mais voulait-elle plus? Pas vraiment. Elle se contentait sans aucun efforts supplémentaires d'être peut-être plus souriante avec la personne concernée, de rechercher sa présence, de vouloir être son amie. Et c'était ce qu'elle venait de faire ces dernières semaines avec Allemagne.
C'était à la rentrée, quand il était venu la voir au club de chorale pour un article mais elle avait été conquise d'emblée. Classe inférieur mais une maturité tranquille. Oh elle pouvait en rêvasser pendant des heures tout à fait innocemment. Allemagne. Un petit frisson de joie charmé et elle avait finit par trouver le temps de lui demander de la superviser pour quelques leçons d'allemands. Elle avait fait d'énormes progrès dans cette langue. C'était moins compliqué que l'anglais, moins râpant sur son palais et elle mettait un point d'honneur à maitriser cette langue. Il y a encore de cela quelques semaines, elle espérait naïvement que cela lui servirait plus tard. Quand elle serait en pourparlers avec l'Europe et les marchés européens.

Maintenant les choses avaient un peu changé. Même ainsi, elle avait laissé le petit billet rose avec le point de rendez-vous. Elle n'arrivait que rarement en retard également sauf que voilà, sa sœur avait eu besoin d'elle. Une affaire terrible à propos de Chine. Natalya était un électron libre et ce n'était jamais simple de la canaliser. Personne ne s'y essayait vraiment à vrai dire.

" Allemagne... oh...tu m'attends... depuis longtemps?" Yekaterina eut un soupir en posant sa main sur sa poitrine, tâchant de reprendre son souffle. Elle avait courru, sans penser à tout simplement lui envoyer un texto pour le prevenir qu'elle aurait cinq petites minutes de retard. Elle eut un large sourire désolé et le couva du regard. "Je suis contente que...ah...tu ais pu venir."

Invité

Malgré qu’il l’avait aperçut dans le reflet de la vitre, il sursauta à sa voix. Il voulait vraiment que la séance se passe au mieux et parfaitement, mais il était trop sur le qui-vive. L’allemand se retourna tel un automate doté d’une souplesse digne d’un mur en brique, faisant face à l’ukrainienne qui était… largement plus petite que lui. Il l’imaginait plus grande, vraiment plus grande ! Peut être parce qu’il avait en tête l’image du frère russe. Enfin, il n’allait pas s’amuser à comparer les tailles, ils avaient autre chose à faire. Il la considéra tout de même quelques instants, se laissa emporter par cette douce voix. L’arrivée de la demoiselle était très mignonne : sa main sur sa poitrine, le souffle rapide, le regard doux et son sourire qui l’excusa immédiatement. Malheureusement, ses yeux d’hommes lui jouait parfois des tours, mais il arriva à reprendre le contrôle et enchaîna directement d’un geste de la main l’invitant à s’asseoir, oubliant le sourire et la posture de la Fräulein* :

-Depuis quelques petites minutes. Et c’est tout à fait normal d’aider une personne dans le besoin.

« Aider une personne dans le besoin » c’était pas si sincère que ça. Avec les évènements actuels, elle pourrait bien être sa prochaine cliente voire même une bonne main d’œuvre pas cher. Mais il aimait aussi rendre service aux autres. Derrière ce caractère froid, se trouvait un cœur chaleureux.

-Je t’en prie, assieds toi.

Et il s’assit. Le « cour » allait commencer. Il focalisa ses idées sur la problématique suivante : par quoi commencer ? Il avait déjà tout planifié, mais c’était le temps que ses idées se remettent en ordre. Il allait vérifier les bases de sa camarade, ensuite la faire travailler sur du vocabulaire, puis la mettre en situation lors du quotidien, attaquer du vocabulaire économique et mettre en situation une fois de plus. Ludwig savait bien que son planning était assez long, il pensa même l’étaler sur plusieurs jours. Enfin, il allait voir déjà comment se débrouillait sa nouvelle élève.

-J’ai ici plusieurs cours de différents niveaux sur différents thèmes. J’aimerai avant tout savoir comment tu te débrouille en allemand avant d’attaquer les choses sérieuses. Ça me permettra de cibler tes points fort et faible et t’aider à aller plus loin.

Dans son tas de feuille, il en prit une qui était soigneusement rangée, elle avait un petit post-it rose collé sur le dessus. C’était la feuille test.

-Tant que tu reste motivé, il n’y a pas de raison d’avoir peur. "La peur n’évite pas le danger".

Et rajouta plus timidement :

-Misha de Fonseca…. Enfin…. c’est pas très important….

C’était sa petite touche d’humour pour détendre l’ambiance. Il y avait peut-être que lui qui était tendu. Ludwig ne savait pas bien et pensa même que c’était un échec car cela ne le détendait pas du tout. Il posa le papier devant lui, relut en diagonal, fit tourner le papier sur la table et le lui glissa. Il fit un geste en direction de la trousse :

- Tu peux te servir et prend ton temps pour répondre. Viel Gluck.

Le test** comportait 6 questions :

« Tout doit être écrit en allemand uniquement. Les réponses doivent être rédigées. Plus de 2 lignes sont attendues.

1/ Kultur: was ist für Sie die Deutsche Kultur?
2/ Nennen Sie 4 deutsche Monument.
3/ Übersetzen in deutsche:
Mon chien m’a volé mes saucisses.
Lorsque j’étais petit, je mangeais des pommes de terre.
L’inflation monétaire reste forte. Le taux de change fluctue mais le pays reste économiquement stable.

4/Erzählen Sie ihren Urlaub.
5/Nennen Sie 5 Höflichkeitsform.
6/Übersetzen in english oder ukrainien :
Mein Hund hat mein Bier getrunken.
Er liebt Kartoffelnsalat. »

Il ne connaissait absolument pas l’ukrainien et s’était donné l’effort de mettre quelques phrases, malheureusement, l’orthographe et la grammaire étaient plutôt incertains. Pour quelqu’un qui allait donner des leçons, il se sentait très gêné et préféra regarder dehors en attendant.

-----------------------------------------------------------

*Fräulein = demoiselle
**note : répond à ce que tu veux/ce qui t’arrange pour le test, la traduction :

1/Culture : qu’est ce que la culture allemande selon vous ?
2/Citez 4 monuments allemands
3/Traduisez en allemand : …
4/Racontez vos vacances
5/Citez 5 formes de politesse
6/Traduisez en anglais ou en ukrainien :
Mon chien a bu ma bière.
Il aime la salade de patate

Invité

Quand Allemagne se retourna, Ukraine réprima un rire léger. Il n’était pas vraiment à l’aise. Il ressemblait à un enfant qui voulait jouer aux grands mais se retrouvait empêtré dans des codes incertains. C’était en quelque sorte ce qui la sauvait quelque part notre petite Ukraine. Cette façon irrépressible de considérer l’autre comme un charmant bambin au bout de quelques secondes, à peine.

Elle, elle inspirait l’inverse. Au moins il ne la fixa-à cet endroit que quelques secondes et elle ne s’en aperçut même pas, trop occupée à reprendre son souffle, ignorant que par là-même elle y mettait l’accent de manière insidieuse.

« Depuis quelques petites minutes. Et c’est tout à fait normal d’aider une personne dans le besoin. »

La réponse était claire, concise, directe. Presque effrayante. Si Ukraine était moelleuse comme une brioche, Allemagne avait parfois des manières aussi compactes qu’une tranche de pumpernickel. Elle s’excusa à nouveau. Affaire de famille vraiment. Elle ne précisa pas qu’il s’agissait de Natalya. Après tout, Ludwig allait toujours à l’essentiel et connaître la cause d’un événement ne dispensait pas du résultat.
Esquissant un sourire timide, elle lissa le dos de sa jupe d’uniforme et s’installa, posant son sac à ses pieds et ramenant ses mains sagement sur la table regardant les papiers bien rangés devant elle.

Allemagne était le garçon le plus soigné qu’elle n’avait jamais vu.

Et pourtant, elle connaissait Estonie ♥

« Misha Defonseca? »

Ah c’était de l’humour? Oh Allemagne, ne change jamais ^^. Malheureusement la dite touche d’humour plongea l’ukrainienne dans un affre de perplexité. Elle était plus âgée mais il semblait déjà plus cultivé. C’était terrible. Elle aimait lire, elle était curieuse mais elle n’en avait pas vraiment le temps. Quand on avait autant d’enfan… d’amis et de famille qu’elle, on ne pouvait pas se permettre de chômer.

Une légère moue crispée.

Elle sentait d’ici la nervosité du jeune homme auquel elle jeta un autre regard à travers ses cils blonds. Les deux frères étaient ainsi vraiment. C’était simple de voir que sous ses dehors braillards, Prusse avait une âme de poussin aussi.

Ils étaient désespérants l’un et l’autre et un sourire tendre glissa sur la bouche mutine de Yekaterina.

Sourire qui s’effaça quand le germanique lui tendit la feuille.

Un test ? Un vrai test ?

Oh.

«Mais… je… »

Que dire n’est-ce pas ? Elle ouvrit puis ferma la bouche comme un poisson hors de l’eau et eut un soupir paniqué en cherchant son stylo. Et si elle était nulle ? oh mon Dieu si elle était si mauvaise que Ludwig le prendrait mal et lui interdirait à jamais de parler allemand ? Et si elle compromettait l’avenir de son pays ?

Elle lissa une mèche de cheveux derrière son oreille et commença donc à remplir d’une écriture soignée.

La première question était simple.Elle rédigea dans un allemand épuré quelques mots sur la musique. Après tout c’était de mise : la France avait la littérature, l’Italie les Beaux Arts et l’Allemagne la musique.
La seconde était déjà plus compliquée. Elle prit un certain temps avant de parler de la Porte de Brandebourg, la cathédrale de Cologne et surtout son favori : le château de Neuschwanstein ♥

Elle eut un sourire ravi.

«J’aime tellement les Sissi ! ♥ »

Oui sauf que Sissi c’est autrichien, mais ne lui casse pas son rêve Ludwig, Ukraine qui s’en veut crois-moi c’est embarrassant.

Arrivant à la 3ème question, elle fit du mieux qu’elle put. Ce qui donna en réalité en allemand : Ton chien a volé des petit-suisses/ Lorsque j’étais maudit, je gobais des sacs de fer/ L’infliction monétaire s’arrête forte. Le taux de viande fluctue mais le pays reste économiquement stable.

Elle prit du temps à rédiger ses vacances, mais le vocabulaire allemand étant son principale problème (le reste elle maitrise assez bien) cela donna de curieuses phrases comme « Vanya pêcha des petits boulons » ou « Natalya prit le soleil pour lui donner un coup ».

Fatiguée, elle acheva le test consciencieusement néanmoins, avant de tendre, les joues rouges, le résultat au grand blond germanique.

« Allemagne… tu sais… plus j’y pense et oh… je vais te prendre tellement de temps. Ce n’est pas correct. »

Elle pinça ses lèvres roses et reprit –en allemand cette fois-ci-. « Je ne voudrais pas que… cela t’empeste. »

Elle a voulut dire « que cela t’embête »…oh well :3.

» Diary - Ukraine
» La vie révée d'Ukraine
» Ukraine - Something sweet.
» Non ce n'est pas Ukraine... Je suis Rus' de Kiev!
» Discussions autour de travaux manuels [PV Ukraine]