I'll make a man out of you {Ecosse}

Il aurait parié sa chemise que l'autre l'avait oublié. Non, en fait il aurait parié toute sa sacro-sainte réserve secrète de maple tapis dans un recoin de sa chambre, pour vous dire à quel point il était sûr de son coup. Je vous vois, jeune fangirl aux hormones en fleurs devant vos écrans en train de beugler 'HANMONDIEU, Canada aurait enfin eu un rendez-vous galant ?!' ce à quoi je me contenterais de répondre en gros, gras, souligné, police taille quarante-deux, couleur rouge fluo : Lol. Si nous avions été dans un monde parallèle, si des pingouins unijambistes dominaient le monde, si les marshmallows prévoyaient un coup d'état – contre les pingouins, bien évidemment -, en effet cette trame était tout à fait probable. Ne rajoutons pas à la liste l'utilisation de certaines substances à base de plantes et pas seulement d'eucalyptus qui pouvaient également provoquer un scénario semblable voire pire encore puisque croyez-moi, on peut toujours faire pire.

Bref, la fameuse question à cent mille dollars canadiens doit vous bruler les lèvres à cet instant 'Qui ?'. Aucune mauvaise blague à ce sujet, hein. On parle ici de la personne mystère, pas de l'identité du bonhomme transparent qui poireautait sur un banc. Étant un minimum malin, je suppose que vous avec lu le titre du sujet et donc, le suspens n'est pas vraiment au rendez-vous. Canada avait eu la merveilleuse, l'incroyable, la regrettable idée d'utiliser un joker dans sa quête à la reconnaissance. Vacances obligent, autant profiter intelligemment de son temps libre dans l'Académie pour essayer d'arrêter de jouer les fantômes. Nan mais c'était marrant pour Halloween de faire peur aux autres ... Seulement pour Halloween quoi. Le reste de l'année, disons que c'était un peu, méga, supra, giga lourd of the maple. Or, l'envie de engager USA comme conseiller en image lui avait ... Hum ... Comment pouvait-il l'exprimer sans vexer ce stupide gamin ? Disons que cela l'avait autant rebuté qu'une moufette dans la forêt canadienne. Loin de lui l'idée de comparer son frangin à un putois, hein. Quoique, quand on voyait sa chambre des fois ...

Donc, lorsque le Jean-Pierre Foucault de son esprit lui avait demandé qui appellerait-il en ami au départ Canada avait été légèrement coincé par sa liste qui s'élevait au nombre incroyable de cinq à six personnes en étant généreux. C'est alors qu'il avait pensé à Écosse. Après tout, c'te gars-là personne venait l'emmerder, il était classe, tout le monde faisait attention à lui alors que son pays n'était pas le plus gros ... En terme de superficie, pas en terme d'autre chose, herm. Parce que si on parle de ça, Cuba était u-- On s'égare. De plus, il avait repensé à la province de la Nouvelle-Écosse chez lui alors bon ... Peut-être qu'il avait un lien avec ledit rouquin même si pour l'heure, cela ne lui disait pas grand chose.

Au bout d'une heure où il avait tenté en vain de se faire remarquer par son futur conseiller en image, un miracle se produisit. Prions le Dieu du maple, amen. Il avait réussit, oui, il était arrivé à obtenir une promesse de rendez-vous ce qui n'était déjà pas mal. Bon, après il n'était pas sûr d'avoir choisir la meilleure personne parmi les options qui se présentaient à lui ... Enfin, seul le destin pourrait lui dire. Tant que l'autre ne le faisait pas courir à poil autour de l'Académie, tout irait logiquement bien. Oh oui, il y avait d'autres choses tout aussi stupides qu'il se refusait à faire comme se servir de la queue de deux castors comme raquettes dans la neige. Il y avait prescription votre honneur, il avait tenté l'expérience juste une fois et il le regrettait amèrement. Mieux valait ne pas trop s'intéresser à ses casseroles d'ailleurs, certains risqueraient d'être fort surpris de voir que l'innocence à ses limites.

Après cet épisode de sa vie digne de l'inspecteur Derrick – une ambiance de diiiingue quoi -, nous retrouvons aujourd'hui notre sujet assis sur un banc dans le parc, attendant patiemment que son sauveur daigne bouger son postérieur pour remplir son job. De toute manière, il était persuadé qu’Écosse allait lui poser un lapin – ou plutôt un mouton ... Okay, cette vanne était nulle, l'équipe composée d'un narrateur et de son égo s'en excuse platement. D'un autre côté, il avait tellement l'habitude qu'on l'oublie, cette pauvre petite chose, que ça ne l'étonnait plus du tout, il était même résigné. Caressant les patounes en vrais poils synthétiques de Kuma quelque chose, ne lui demandez pas quoi, il soupira. Pas grave ... Il n'était pas venu pour rien de toute manière, il aimait bien cet endroit. Maigre consolation, avouons-le.

Soudain, héhé, Zorro est arrivééé, sans se presser. Le grand Zorro, le beau Zorro avec son kilt et son grand chapeau (invisible). Non, mes références chanson ne sont pas pourries, nah. Canada lui sourit, rien d'extraordinaire en somme puisque le gamin souriait toujours. Il lui adressa un petit signe de la main en guise de bonjour, ou pour se faire remarquer, les deux fonctionnent et dans ma grande mansuétude, je vous laisse choisir l'option qui vous sied le mieux. Aujourd'hui il allait devenir un homme, un vrai, plus violent que le cours du torrent, plus puissant que les ouragans, plus ardent que le feu d'un volcan et cette musique est très aussi, Mulan c'cool. Enfin, son intuition féminine de type aussi viril qu'une Barbie lui criait pour le moment qu'il allait surtout en chier avec Écosse. Du moins, si ce dernier l'avait repéré sur son banc parce que pour le moment il était ... Euh, partis dans le mauvais sens. En tout cas, si vous faîtes allusion au pari sur sa réserve de maple, attention, les crosses de hockey volent bas ces temps-ci.

Canada leva un sourcil. Un truc de malade quoi. Je vois clairement que vous vous demandez comment cette prouesse technique était possible. Ne vous en faîtes pas, avec un peu d'entrainement, vous y arriverez aussi. D'un autre côté, vous vous attendiez à quoi, honnêtement ? A des explosions, des filles nues – et des hommes, beaucoup d'hommes -, et de l'action ? Avouez que si Canada avait à cet instant, je ne sais pas moi, sortit un kalachnikov au lieu d'un simple haussement de sourcil, y'aurait eu un léger couac. Enfin, ça ferait un bon début de film. On le verrait courir au ralentis dans un décors plastiquement réaliste au fond vert, tandis que des zombies pervers avides de le déshabiller à la manière de monstres à tentacules le poursuivraient et bang, kalachnikov. Okey, on ne peut plus rien faire pour sauver mon esprit, je l'avoue. Oh, et ceux qui ont proposé mentalement de se servir de Canada pour jouer le rôle de la fille nue dans un scénario épico-badass pendant qu'Hong Kong ferait des explosions sont ... Des génies. Je vous aime.

Justement, si le blondinet était là, c'était bien pour se débarrasser de cette image d'adorable chaton qui dégouline de marshmallows à vous faire vomir un arc-en-ciel. Vous l'aviez pas vu venir la transition. Seul problème, Écosse avait l'air de complètement l'ignorer. Il serait passé à côté d'une méduse échouée sur la plage en train de crever que ça lui aurait fait le même effet. Pourtant, Canada essayait de se faire remarquer. Il agitait les bras comme un agent de la circulation sous extasie. Aucun résultat probant, bref, pour le moment il obtenait juste un concert de soupirs et de froncements sourcilliens – si, si – de sa part. Nom d'un élan en jupe, il avait fait quelque chose de mal au rouquin pour que ce dernier décide de lui passer devant – et pas dessus, sinon ça prend un tout autre sens – sans lui adresser la parole ? Ahah, comme si lui, avec son innocence de Bisounours, il avait pu une fois dans sa vie faire quelque chose de mal à quelqu'un. Sauf le ricain ... Mais c'était différent, il avait bien le droit de troller un peu son frangin de temps en temps avec tout ce qu'il subissait par sa faute. Il se considérait néanmoins loin d'être un bel enfoiré à ce niveau-là.

L'idée d'aller chercher une pancarte lumineuse lui effleura l'esprit. Oh, il aurait largement le temps de toute manière. Il s'éclipsait quelques minutes, laissant Écosse chercher puis revenait triomphalement avec l'enseigne magique, outil de sa quête sacrée vers la défantomatisation – je ne vais pas tarder à écrire mon propre dictionnaire. Achetez-le. Allons, c'était absurde, il n'avait pas besoin de ça, il n'était pas non plus aussi transparent qu'une plaque de plexiglas, biologiquement parlant, c'était impossible, à moins qu'il partageait par un miracle scientifique des gênes avec un caméléon. Erk, en tout cas, il refusait d'avoir la même langue que cette bestiole-là ... Ni les yeux ... Certes, il aimait les bêtes, il aurait pu postuler aisément à Green Peace et faire ami-ami avec Brigitte Bardot. Certes, il ne s'occupait pas des masses de son apparence physique. Mais oh, 'faut pas déconner, pas un caméléon.

Deuxième miracle de la journée – il envisageait d'ailleurs de plus en plus d'aller se faire un ticket de loto (pas dans ce sens-là, bien évidemment) - , Écosse l’aperçut. Sweet Mother of Maple. Mes frères, prions à nouveau le Dieu de l’Érable pour sa grande bonté en ce jour radieux, amen. Canada posa Kumara-- Enfin, le nounours au nom qui lui avait échappé – nous allons mettre cela sur le compte de l'émotion – sur le côté avec autant de délicatesse qu'il le pouvait. On ne sait jamais, il ne voulait pas être accusé de maltraitance envers les ours en peluche ... Si la SPA s'en mêlait, il ne serait pas mal barre. Il tendit sa main vers son mentor du jour qui ... Faillit lui briser les doigts, la main, l'avant-bras. Sacrée poigne. Heureusement, Canada avait fait de nombreux entrainements qu'on peut qualifier de « commando » en vivant sous le même toit qu'USA et qu'il était donc habitué à ce genre de gestes soit-disant amicaux qui visait plus à secrètement le réduire en meuble IKEA.   A croire qu'un complot mondial pour l’anéantir façon bouilli s'organisait. NAHA, il les avait démasqué, il le savait ! ... Cette fois-ci, nous allons mettre cet accès de paranoïa sur la consommation excessive de sucre. Merci de ne pas lui en tenir rigueur.

« Non, j'étais là depuis tout à l'heure. Tu es passé devant moi trois fois. E-Enfin, ce n'est pas grave ... C-C'est de ma faute, je n'avais qu'à me faire remarquer. »

C'est-y pas mignon. Écosse aurait pu le massacrer sans vergogne qu'à la fin, Canada se serait quand même excusé de ne pas être mort de la bonne manière.

« On commence, eh ? »

Ce nouvel échec ne fit qu’accroître son envie de passer l'action sur la champs. De toute façon, rien ne pouvait être pire que ce qu'il subissait à l'occasion avec USA, si ?  

Wouah, elle était vraiment trop longue ... La liste, hein ? Pas autre chose, non mais. Honnêtement, si Canada voulait réellement faire l'inventaire de tout ce qu'il ne trouvait pas viril chez lui, eh ben, il en avait assez pour publier un mémoire, même en écrivant de manière microscopique. Voire un dictionnaire. Ou une encyclopédie. En plusieurs volumes. La réponse spontanée qui lui vint à l'esprit fut « Tout mon Capitaine ! ». Allons, en réfléchissant, il devait bien y avoir quelques trucs à garder chez lui ... Il avait sûrement au moins une chose qui le sauvait de la gonzesse attitude extrême, sans compter ce qui se trouvait dans son calbute bien évidemment, sinon ça tronquerait les résultats de l'expérience. Oh, si vous vous posiez la question, oui, il y a bien quelque chose là-dessous. Soyez sympa quand même ... Le pauvre a déjà bien du mal alors si en plus de sa virilité, vous lui enleviez sa masculinité, je rends mon clavier et je me casse.

Puisque cataloguer d'emblée tout ce qu'il trouvait discutable sur lui, lui posait de gros soucis, il fallait qu'il trouve un modèle pour comparer. Au moins, ce serait plus facile que d'écouter son incroyable confiance en lui qui lui criait LOSER à cet instant. Huh, voyons voir qui était dans ses fréquentations qu'il pourrait indiscutablement qualifier de viril ... Kumag- Kumato- Enfin, l'ours à côté de lui quoi, vous m'avez compris. Bah quoi ... ? Il avait des poils, il était viril. Bon okay, j'ai touché le fond. Normalement, on ne peut pas faire pire maintenant, ce qui est rassurant dans la mesure où je ne pourrais pas plonger plus bas. Je vous parie quand même que j'arrive encore à tomber dans une faille océanique, allez-y, misez, au moins ça me fera une rentrée d'argent. Avec la crise, tout ça ... On s'en fout, j'avoue.

Bref. Revenons à notre question de base : Pourquoi l'ours polaire était viril ? Vous avez quatre heures, je ramasse les copies à la fin. Outre sa vraie fausse pilosité, il avait aussi une tronche un peu patibulaire, mais surtout adorable. Bon, ce n'était pas vraiment viril ... Néanmoins, cela peut constituer un argument si ... Si les pingouins unijambistes nous envahissaient, encore. Ah ce train-là, ils n'allaient pas tarder à débarquer, avec toutes ces suppositions alambiquées. Laissons tomber l'ours, après tout, démontrer le potentiel testostérone d'une peluche était peut-être un peu trop ambitieux pour le premier essai. Et je ne vous parle même de la suite qui aurait dû venir, c'est-à-dire la phase « se comparer audit sujet étudié ». Son esprit rationnel de rabat-joie lui braillait avec un haut-parleur d'éviter de se lancer dans cette démonstration s'il ne voulait pas que son cerveau finisse par lui couler par les oreilles – saluez la poésie, saluez la subtilité.

« Eh bien ... Je pensais qu'en étant un peu plus viril, on me remarquerait mieux. Donc, je dirais que ce qui n'est pas viril chez moi, c'est un manque de caractère déjà ... Et le physique ... Mais bon, ça je ne peux rien y faire. »

Bien Canada. Très bien. Ce serait quand même mieux si tu pouvais augmenter le volume parce que purée de donuts en gelée, on n'entend rien quand tu parleuh. Mince quoi. Et la manière dont tu caresses ta peluche en même temps, ce n'est absolument, pas du tout, vraiment pas viril. Ah ce train-là, même Pologne allait lui passer devant. La catastrophe atomique. Oh ? Il ne devait pas changer .... %OBGDOYIgeizige – valse sur clavier en Si mineur. Mais c'était trop charmant ce que venait de lui dire Écosse. Trop mignon of the maple. Il lui aurait bien fait un câlin / donné tout ce qu'il possédait / composé une chanson à sa gloire / érigé une statue à son effigie. Malheureusement aucune de ces propositions n'allaient se produire ... Dans l'ordre, il ne voulait pas se jeter dans ses bras parce que ce serait la honte, il ne lui donnerait en aucun cas son précieux maple, il n'était pas très bon pour composer des chansons – dixit monsieur Justin Bieber – et les statues coûtaient chères. Je vous l'ai dit, c'est la crise.

Pourtant, malgré cette incroyable nouvelle, Canada ne pu s'empêcher de laisser apparaître sur son visage une petite moue boudeuse.

« Le hockey, ce n'est pas pareil que la vie de tous les jours. Je ne vais quand même pas enfoncer ma crosse dans le crâne des gens qui m'oublient. Ni les insulter. Ce ne serait pas très gentil. »

En résumé, vous pouviez complètement tuer une personne SEULEMENT si vous vous trouvez sur de la glace. Enfin, de la glace, glace, pas de la glace trop bonne qui se mange. On gaspille pas, bande de malades. Vous pouviez également insulter tout le monde dans le contexte d'un match de hockey, pas de problème, ce ne sera pas répertorié comme « méchant ». Oh oui, Canada en avait plein des astuces de vie semblables.  
Au hockey, il pouvait sans problème massacrer le premier qui osait le gonfler sur le terrain ... L'adrénaline, l'esprit de compétition, l'odeur de transpiration, l'ambiance homosexuelle dans le vestiaire, bref, autant de choses qui faisaient muter l'adorable canadien en un monstre assoiffé de maple. Mais bon, dans la vie de tous les jours, il ne voulait en aucun être aussi violent ... Ce serait tout pas beau et Canada ne voulait pas devenir tout pas beau.

Oula. Oulala. Oulalala. 'Fin, vous avez compris l'idée. Écosse, se rendait-il compte de l'effort quasi surhumain qu'il demandait à ce pauvre petit Matthew ? A ce stade-là, on atteignait le niveau divin, pire, le niveau de Chuck Norris, autant dire qu'une simple jeune nation comme lui ne pouvait malheureusement pas accomplir cette digne quête. Eh oui, l'attaque Brouhaha de Canada était ... Comment dire ... Aussi impressionnante qu'une invasion de chatons prêts à conquérir le monde. Ouh, à vous donner des frissons dans le dos n'est-ce pas ? Grâce à moi, vous allez passer des nuits blanches je le sens.

Honnêtement, le seul moment où notre sujet était capable de donner de la voix se résumait aux matchs de hockey  où son équipe nationale se battait vaillamment. Ah là, je peux vous jurer qu'il brisait presque les vitres à s'exciter – dans le bon sens – comme un camionneur en rut – non, toujours pas dans ce sens – pour encourager sa chère équipe. Rendez-vous aux Jeux Olympiques d'hiver en février si vous voulez découvrir cette facette si attachante de sa personnalité. Bon, il y avait bien un autre moment où il réussissait aisément à dépasser ses pauvres deux décibels habituels, mais, pour des questions d'éthique et parce que je n'ai pas envie de le faire buguer avec de telles pensées, je ne l'aborderai pas ici.

Ainsi, malgré toute la bonne volonté du monde, Canada ne pouvait pas accéder à cette requête. Du moins, il pouvait toujours essayer mais il était quasiment assuré de se ramasser lamentablement telle une chiure d'oiseau s'écrasant sur un pare-brise – saluons toute la poésie dans cette comparaison. Certes le ridicule ne tue pas, sinon son frangin aurait déjà crevé des centaines de fois et serait enterré sous une montagne digne de l'Himalaya. Néanmoins, cette méchante bébête était capable de balayer tous les moyens des fragiles créatures que sont les Canadiens. Bien sûr, ceci est à peine exagéré, herm. Plus franchement, peut-être que la grande majorité s'accordait à penser que Canada était timide et introverti – 'fin, pour ceux qui savaient déjà de qui on parlait -, mais en réalité, il était beaucoup plus introverti que timide. Moui, je cherche un peu là.

Ah, cher dilemme quand tu entraves nos cœurs. D'un autre côté, que risquait-il vraiment ? A la fin de leur petite séance, Écosse l'aurait très probablement oublié, il n'y avait que l'ours polaire qui était potentiellement capable de l'ouvrir, mais bon, étant donné l'absence de cordes vocales dans son rembourrage, bizarrement, ce serait vraiment étonnant qu'il trouve un moyen de raconter l'incident à tout le monde. Canada prit une grande inspiration, toujours soigneusement assis sur son banc, les jambes croisées et les mains bien calées entre ses jambes – pas pour faire de trucs chelous, évidemment.

« ... Yay ... »

Oui, pour ceux qui n'ont pas compris, ce truc-là, c'était un cri. Imposant, hein ? Je sens que vous avez eu une crise cardiaque. En réalité, cela s'apparentait plus au murmure du vent dans les branches qu'au cri de rage d'un catcheur gonflé à la testostérone. Tiens, même la bourrasque de vent faisait plus de bruit. Voyant bien que sa première prestation avait fait un bide total, Canada se ressaisit, il ne resterait pas un loser toute sa vie.

« Yay ! »

Toujours le niveau d'intensité sonore catastrophique, même si pour ce deuxième essai il s'était levé, un peu plus mis en confiance. Pour sa part, il était fier de lui, il sentait réellement qu'il avait fait des progrès entre les deux essais. On ne va pas le décourager en lui avouant que sa prestation avait été exactement la même ... Un vieux, même en réglant son sonotone à fond, n'aurait entendu qu'un vague soupire. Seulement, à cet instant, par hasard, un oiseau avait percuté un lampadaire le brisant en mille morceaux. Lorsque Matthew s'en aperçut, automatiquement, l'idée qu'il avait crié un peu trop fort – ahah -lui avait effleuré l'esprit. Horrifié, il se plaqua les deux mains sur sa bouche.

« Sweet Mother of Maple. Je suis désolé. J-Je ne voulais vraiment pas. »   

Spoiler:

Han le pauvre petit zozio. Canada fixa l'animal étendu par terre sur le dos, les pattes vers le ciel. La scène de crime était composée majoritairement de quelques débris de verres éparses, sûrement ce qui avait provoqué la mort de la victime à moins que le choc frontal qu'elle avait subit n'avait suffit à l'envoyer au Paradis des oiseaux définitivement. Néanmoins, cette théorie ne pouvait être confirmée que s'il était réellement mort. Après tout, peut-être qu'il était seulement assommé, on ne va pas l'enterrer aussi facilement.

A cet instant, il ne savait pas vraiment s'il devait fondre en larmes, exulter devant son exploit ou exiger une messe. Et puis, Écosse derrière qui voulait le bouffer ... Quitte à me répéter : Han le pauvre petit zozio. D'accord, les Canadiens étaient réputés en partie pour être un peuple de bûcherons arriérés en chemise à carreaux. Maiiiis, de là à manger un animal tout choupinou qu'il avait sauvagement assassiné, il y avait un monde. Surtout quand on vénérait les bêtes comme Matthew. D'un autre côté, comme prêchaient les Indiens parqués dans les réserves pour quelques poignées de dollars – Canadiens. Ceux avec les pièces avec les castors dessus -, il ne fallait pas que sa mort soit vaine, ce serait du gâchis.

Ainsi, Canada, le meurtrier – d'après ce qu'il pensait -, s'approcha du cadavre de sa victime. Avec soulagement, il constata que le ventre du piaf se soulevait irrégulièrement, passant de la série les Experts à Dr. House par la même occasion.

« Il est vivant ! Vivant ! »

Bon, pas très vivace pour le coup mais il respirait, ce qui n'était pas si mal. Bref, Canada se demanda comment le jugerait Écosse s'il se mettait à faire un bouche-à-bouche passionné à l'oiseau ... Surement comme n'importe quelle personne sur Terre apercevant un mec en train d'embrasser une bestiole avec des plumes – c'est ce qu'on peut appeler, une prise de bec ! Elle était si nulle, j'en ai honte. -, c'est-à-dire qu'il changerait très probablement de trottoir – ce qui compliqué quand on ne se trouve pas sur un trottoir. Il se devait de rester soft dans son élan – ahah, élan, Canada. Celle-là non plus n'était pas drôle. - digne d'un sauvetage d'Alerte à Malibu. Il lui manquait juste le maillot de bain rouge et la course au ralentit quoi.

De ce fait, il ramassa la petite forme avec mille précautions. Il allait sûrement s'en remettre, il s'était juste étourdi sur le coup.

« Je vais t'appeler Lemieux, ça te va, eh ? Évidemment que ça te va, quelle question idote. »

Il revint à la hauteur d’Écosse tout guilleret son piaf dans les mains. Docteur Williams avait encore frappé. Enfin, pour le moment ... Imaginez qu'il décide de lui claquer entre les doigts, ce serait ignoble, il devrait probablement subir un psychothérapie si un pareil accident devait se produire. Sans attendre une quelconque réaction de son mentor du jour, il lui colla l'animal dans les mains, visiblement très fier de lui. A croire que c'était Noël avant l'heure pour lui. A ce train-à il n'allait pas tarder à se transformer en Princesse Disney. Il se mettrait à chantonner et tous ses amis des bois viendraient à sa rencontre afin de lui confectionner une jolie robe pour un bal.

« Tu as vu comme il est mignon ? On dirait qu'il te sourit. »

Non, Canada n'avait pas craqué au point de s'imaginer un oiseau sourire toutes dents dehors ... Du moins, normalement. De plus, sa vision devait être quelque peu déformée puisque pour le moment le gentil zozio était allongé dans les mains de l'écossais sans bouger, se limitant à respirer. Oh, le rouquin n'allait pas l'achever ... Matthew en était convaincu. Ce serait si ... Méchant. Dans tous les cas cet histoire n'avait pas réellement aidé le Canadien à atteindre l'objectif initial de se masculiniser dans le but de ne plus être le fantôme de l'Académie. Au vu des récents évènements, ça sentait l'érable.