Occurrentes sub Sole [ Grèce ]

En ce début d'après-midi, le temps était radieux ; le bleu dominait le ciel malgré quelques nuages qui semblaient résister encore aux bourrasques de vent les chassant vers l'intérieur des terres. Qu'importe car l'astre solaire était déjà bien haut dans les cieux, réchauffant de ses doux rayons les coeurs et les esprits. Ceci ne pouvait annoncer qu'une chose : le retour des beaux jours après un long hiver froid. Un temps idéal pour se ressourcer à l'extérieur après plusieurs jours de pluie. Oui, un temps à se retrouver avec soi-même.

Aujourd'hui justement, le cours de littérature fût annulé. Sûrement parce que le vieux Mésopotamie avait oublié qu'il était responsable de l'enseignement de cette matière au sein de l'Académie. Une fois de plus. Ainsi, profitant de ce qui semblait être un signe du destin ou plutôt du Seigneur Tout Puissant, Alessandro en avait profité pour aller flâner dans le grand parc en pleine renaissance printanière. Les mains jointes dans le dos, il marchait à une allure modérée entre les allés d'arbres formant une véritable voûte végétale au-dessus du chemin, profitant des rayons du Soleil perçant entre les feuillages des hauts chênes et qui venait pour certains terminer leur course sur le visage du représentant du Vatican. Cela ne pouvait pas lui faire de mal en vue de sa pâleur naturelle.

Finalement, sa balade l'amena près du petit ruisseau qui coulait dans le parc. S'approchant, il repéra un banc face au petit cours d'eau sur lequel il déposa son sac avant de s'asseoir. L'endroit était très calme. Seul le bruit de l'eau toute proche venait perturber ce silence des plus reposants. Il faut dire que cela changeait des couloirs bruyants de l'école. Il sourit pour lui-même en fermant les yeux. Malgré les problèmes du quotidien, c'était encore une belle journée que faisait le Divin. Une manière de se rappeler à son plus dévoué enfant à l'Académie sans nul doute.

Vraiment, le Seigneur souvent fait bien les choses.

Un petit chat noir et blanc traversa le parc en trottinant pour aller à son rendez-vous habituel. Tous les jours, dès qu'il faisait assez beau, un jeune homme venait dans le parc, pour lui apporter à manger et des caresses. Cet homme aimait beaucoup les chats et leur avait donné à tous un nom. Le chaton avait reçu le prénom Chaussette à cause de ses pattes noires, au bout blanc.

Herakles flânait sous les arbres du parc. Il leva la tête. Dans les branches au-dessus de lui, des oisillons piaillaient, attendant que leur mère leur apporte à manger. Les arbres retrouvaient leur manteau de feuille, les fleurs commençaient déjà à éclore, tâchant l'herbe de touche colorées, blanche, rouges ou jaunes. Le jeune homme sourit intérieurement. Le soleil revenait. Bientôt se serait l'été. La température allait monter, pas autant que chez lui, mais assez pour lui rappeler son pays natal.

Un miaulement le fit se retourner. Chaussette s'avança vers lui et se mit à se frotter contre sa jambe en ronronnant. Le représentant de la Grèce s'agenouillant pour le câliner avant de lui donner quelques croquettes et à boire. Une fois le chaton nourrit, il décida d'aller faire la sieste au bord du ruisseau, la météo était parfaite et il avait du temps devant lui avant le prochain cours.

Il se dirigea donc tranquillement vers le ruisseau, suivi du félin. Herakles longea le cours d'eau et repéra un banc au loin, parfait pour s'allonger et dormir deux ou trois heures. Mais au moment où il s'avança vers le banc, il vit un autre élève s'y installer. Visiblement, il n'était pas le seul à trouver cet endroit reposant. Il observa l'autre nation pour se rappeler son nom. Il avait la réponse au bout de la langue...

Il s'avança encore un peu le temps qu'il se souvienne de son nom et le salua d'un geste de la main.

« Bonjour Vatican... »

Le silence reposant permit sur l'instant au latin d'entendre un faible bruit de marche nonchalante venant en sa direction. Sûrement un autre promeneur en pleine flânerie. Mais qui était-ce, voilà toute la question que ce posait l'italien à ce moment-là. Ouvrant les yeux et tournant lentement la tête, il eut juste le temps d'apercevoir le signe de main poli du nouvel arrivant.

De toute évidence, il avait déjà croisé l'étudiant. Il connaissait un peu le garçon, juste un peu, car ce dernier n'est pas dans le même cycle. Cependant, le plus jeune se rappelait l'avoir déjà croisé quelques fois à l'ombre d'un arbre du parc, en pleine sieste, les Étés derniers ou alors en grandes recherches dans la section "Philosophie Antique" de la bibliothèque de l'Académie. Grèce. Voilà que cela lui revenait enfin. Beni soit l'Éternel pour la bonne mémoire du catholique même s'il fallait bien avouer que les beaux orbes émeraudes et les fins traits du visage méditerranéen, subtilement bronzé, aidait beaucoup à mobiliser l'esprit.

De ce qu'il connaissait du grec, c'était une personne d'office intéressante. Un peu plus tourné vers l'Orient que le représentant du Saint-Siège et certainement orthodoxe pour le coup, il est vrai, mais tout de même intéressante. Un esprit cultivé avec qui on pouvait longuement discuter sur moult sujet entre deux temps de repos et même si tout ceci représentait le peu que connaît Alessandro de sa nouvelle compagnie du moment, cela suffisait déjà à attiser sa curiosité.

- Bonjour Vatican ...

- Buongiorno Grecia. En balade également ? Vous avez cent fois raison, le temps est splendide.

ll sourit cordialement, faisant signe à son interlocuteur de venir s'asseoir auprès de lui, dégageant son sac du banc pour le poser à terre. D'ailleurs, Alessandro remarqua à se moment le félin qui accompagnait le plus ancien alors que son sourire s'étira un peu jusqu'à devenir une moue subtilement attendrie.

- Et je vois que vous n'êtes pas seul. C'est votre animal de compagnie, si ?

Même si cela ne se voyait pas forcément, le grec était quelqu'un de curieux. Il aimait parler avec les autres et découvrir leur point de vue sur un sujet ou un autre. C'était sans doute l'âme du philosophe qui sommeillait en lui qui se réveillait de temps en temps. Vatican et lui ne partageait pas la même vision de la religion, l'un était catholique et l'autre orthodoxe, mais cela ne dérangeait absolument pas Herakles. Chacun a le droit de croire en ce qu'il veut et cela ne doit pas empêcher les gens de bavarder ou d'apprendre à se connaître.

« Buongiorno Grecia. En balade également ? Vous avez cent fois raison, le temps est splendide. »

« oui, j'aime beaucoup ce temps-là... »

Il vit le signe de main du latin et le remercia d'un signe de tête avant de s'installer tranquillement à côté de lui. Il posa ensuite son sac à dos au sol. Le félin attendit qu'il soit bien installé avant de sauter sur ses genoux en ronronnant.

« Et je vois que vous n'êtes pas seul. C'est votre animal de compagnie, si ? »

Il posa son regard sur le petit chat. Ce dernier était le plus gourmand du groupe mais aussi le plus peureux. Il se blottit donc contre le méditerranéen et restait à distance de Vatican, le fixant de ses yeux jaunes. Herakles regarda le félin tendrement, lui caressa la tête pour le rassurer et se retourna vers son interlocuteur.

« Plus ou moins... Il s'appelle Chaussette... Il n'est pas vraiment à moi mais je m'en occupe quand même... Sinon personne ne prendrait soin de lui... »

En attendant la réponse, Herakles balada son regard autour de lui, regardant le paysage et en réfléchissant. Il ne connaissait pas bien les autres élèves, surtout ceux des cycles inférieurs. Il avait bien envie de discuter avec le jeune Vatican et cherchait un sujet de conversation. Les chats n'étaient pas les sujets de prédilection de tout le monde malheureusement.

- Plus ou moins ... Il s'appelle Chaussette ... Il n'est pas vraiment à moi mais je m'en occupe quand même ... Sinon personne ne prendrait soin de lui.

Le doux sourire de Vatican ne quitta pas ses lèvres à la réponse du grec. C'était une bonne chose de s'occuper des animaux errants. Le Seigneur appréciait toujours quand ses créatures les plus parfaites, les hommes, s'occupaient des plus vulnérables surtout quand elles sont malmenés par les aléas de la vie terrestre. De plus, le petit félin était extrêmement mignon bien que semblant assez craintif à première vue. Une réaction cependant bien naturelle pour un animal vivant à l'extérieur.

- C'est une bonne chose de lui consacrer du temps et une belle preuve de gentillesse, si.

Le climat était agréable et le méditerranéen semblait avoir autant de temps qu'Alessandro en avait devant lui. Et puis, il fallait bien l'avouer, ce dernier restait intéressé d'apprendre à connaître plus amplement le plus âgé. Il s'agissait maintenant de trouver un terrain de conversation qui puisse satisfaire les deux garçons. Peut-être que commencer sur quelque chose d'assez banal finira par dévier l'échange vers des propos plus importants. Oui, c'était une bonne stratégie et de toute évidence, les cours de Diplomatie devaient bien servir un minimum les intérêts un peu plus personnels de chacun des étudiants, n'est-ce pas ?

- Il n'empêche que vous devez être beaucoup prit par vos révisions en ce moment. Je crois déjà vous avoir croisé à la bibliothèque un peu plus régulièrement ces derniers temps, si. Vous appréciez l'Histoire et la Philosophie si je ne m'abuse ?

Rien de difficile à deviner pour le Saint-Siège puisque c'est dans ces mêmes rayons qu'il passait le plus clair de son temps. Oui, l'Histoire était un domaine qui le passionnait depuis toujours et il faut bien dire que la Philosophie le suivait de peu. Tout comme l'Art pouvait l'être, ces deux matières était des piliers pour la compréhension de l'Homme et une ouverture imposante vers de nouveaux horizons. Et bien sûr, cela ne pouvait qu'être inspirant pour les penseurs en herbe comme Vatican.

Le félin se mit à ronronner suite aux caresses du méditerranéen. Ce dernier observait l'autre nation. Il était souriant. Il semblait être quelqu'un de calme, c'était tellement rare à l'Académie, et ouvert d'esprit. Tant mieux. Herakles aimait bavarder tranquillement, de préférence dans un endroit calme et paisible. Il était gâté aujourd'hui.

« Oui les révisions me prennent beaucoup de temps... Mais il faut faire des pauses de temps en temps alors je viens m’aérer l'esprit ici... Ce n'est pas bon de rester enfermé... »

Sur ses sages paroles, il continua de caresser le chaton, jusqu'à ce qu'il se sente en confiance avec le latin à côté d'eux. Soudain deux mots parvinrent aux oreilles d'Herakles, comme une douce mélodie.

Ah, l'Histoire et la Philosophie ! Les deux domaines de prédilection de notre méditerranéen. L'Histoire d'abord car le jeune homme est curieux des événements passés, des épreuves qui ont conduit les Hommes a devenir ce qu'ils sont aujourd'hui. Avec une préférence pour l'Antiquité, bien sur. Puis la Philosophie, souvenir de sa mère disparue et héritage des anciens grecs, bâtisseurs de temple et adorateurs d'Athéna et Zeus, mais aussi artistes et grands conquérants.

Le latin avait rapidement trouvé ce qui passionnait Herakles, même si ce n'était pas bien compliquer à deviner. Le grec saisit donc sa chance et décida de continuer à discuter de ces choses-là. Et puis le jeune Vatican avait l'air de partager la même passion de toutes façons.

« Oui, c'est vrai... Ce sont deux choses qui me passionne... Vous aussi, non ?

- Oui, c'est vrai... Ce sont deux choses qui me passionne ... Vous aussi, non ?

- Si, ce sont aussi des choses qui me plaisent. La compréhension des événements et des façons de pensée des temps anciens est intéressante et surtout utile pour saisir notre présent. Et qui assimile le contemporain grâce à l'ancien, peut préparer le futur sereinement avec les éléments dont-il dispose, c'est bien connu.

On pouvait sentir une pointe de passion dans les paroles du latin et une atmosphère de penseur déjà s'installer autour des deux académiciens. Rien d'étonnant là-dedans mais c'était ce genre de conversations qu'on peinait à entretenir avec d'autres élèves de l'établissement alors cela constituait une raison bien suffisante pour en profiter d'autant plus. Pas que ces domaines n'intéressaient personne d'autre, il n'y avait qu'à voir Féroé quand on lui parle d'Histoire par exemple, mais les semaines de cours peuvent être si intenses pour les étudiants qu'on cherche rarement à pousser plus loin ces activités cérébrales au sein de son temps libre, privilégiant le repos ou des loisirs permettant de se vider la tête comme le sport.

Mais ce n'est pas franchement le cas du représentant des États de l'Église. Lui est un garçon avec une soif intarissable de connaissances. Chercher à apprendre toujours plus, rester ouvert et surtout conserver sa curiosité, voilà le secret d'un tel intérêt et sa devise en toute situation. Son sourire reste figé sur son visage et il est presque sûr maintenant qu'il ne le quittera pas alors qu'il fixe intensément le grec de ses orbes émeraudes comme un enfant attendant la suite d'une histoire contée par l'un de ses parents.

- Quelles sont les parties de l'Histoire que vous appréciez le plus ? Et vos philosophes favoris ?

Oui, il fallait pardonner sa curiosité grandissante une nouvelle fois car à cet instant c'est le passionné qui parle plus qu'autre chose. Même si la réponse la plus classique à ce genre de questions était "j'aime toutes les périodes de l'Histoire et j'apprécie beaucoup de grands philosophes", il y avait toujours un "mais" qui faisait qu'on préférait plus un moment qu'un autre, une légende, un personnage historique parce qu'on se sent proche de lui, parce qu'on aurait bien voulu vivre sa vie palpitante. Il attendait donc d'en savoir plus à ce sujet pour mieux cerner les goûts du méditerranéen en la matière.

« Quelles sont les parties de l'Histoire que vous appréciez le plus ? Et vos philosophes favoris ? »

Le grec réfléchit quelques instants avant de répondre à la question du latin.

« Je suis passionné par l'Antiquité... C'est une période très intéressante... J'adore évidemment la Grèce Antique... C'est ma mère qui m'a fait découvrir tout cela : les rivalités des cités, la mythologie et même l'art de cette civilisation... Mais en grandissant, j'ai commencé à m'intéresser aux autres cultures et je dois avouer que ce que j'ai découvert est tout aussi passionnant... »

Comme par exemple la mythologie nordique. Le grec racontait de temps en temps des mythes anciens à son ami Mathias, souvent à l'heure du déjeuner, au moment du dessert. Les douze travaux d'Hercule, le labyrinthe de Minos, les disputes entre dieux, la guerre de Troie et bien d'autres. Mathias, lui, vantait souvent l'ingéniosité ou la supériorité des vikings. Cela avait intrigué le jeune méditerranéen qui s'était penché sur la question. Et les mythes nordiques s'étaient révélés fascinants. On y trouvait des créatures effrayantes, des disputent entre dieux, etc. Un peu comme dans la mythologie de sa maman adorée.

Le latin lui demanda également le nom de ses philosophes préférés. Délicate question. Cela dépendait de beaucoup de choses. Les philosophes ne traitaient pas forcément les mêmes sujets, ce qui rendait la comparaison difficile. Mais même lorsqu'ils débattaient sur les mêmes questions, leurs avis étaient toujours différents et c'est l'opposition de tous ses points de vue, les arguments mis en place pour défendre une thèse qui plaisaient au grec.

« Mes philosophes favoris.... ? Je dirais Platon, Aristote ou encore Socrate, pour rester dans les classiques... Même si les points de vue des philosophes plus récents sont aussi intéressants.... »

Il caressa un peu la tête du chaton qui s'était endormi sur ses genoux avec de continuer.

« Et vous... ? »

Un peu de curiosité ne fait de mal à personne. Et puis, dialoguer avec quelqu'un c'est échanger ses idées, sa façon de voir les choses, alors autant laisser le jeune latin s'exprimer à son tour.

- Je suis passionné par l'Antiquité ... C'est une période très intéressante ... J'adore évidemment la Grèce Antique ... C'est ma mère qui m'a fait découvrir tout cela : les rivalités des cités, la mythologie et même l'art de cette civilisation ... Mais en grandissant, j'ai commencé à m'intéresser aux autres cultures et je dois avouer que ce que j'ai découvert est tout aussi passionnant ...

Vatican écouta attentivement la réponse de son interlocuteur, hochant la tête à chaque fois qu'il était en accord avec l'autre. Il aurait dû s'en douter. L'Antiquité, un moment fort de l'Histoire de ce monde qui doit laisser rêveur le grec : une ère faste pour les anciennes cités légendaires dans tous les domaines et pendant des siècles. Aussi, un exemple pour ne pas dire une véritable voie à suivre pour les nations d'aujourd'hui et de demain.

Il apprécia le fait que le méditerranéen était sensible également aux autres périodes. Ce n'était pas quelqu'un d'enfermé sur ses idées et l’helléniste semblait estimer aussi les autres cultures. La curiosité intellectuelle et l'ouverture d'esprit souvent propre aux historiens amateurs sont des qualités essentielles et une aubaine pour notre monde contemporain. Une source où l'eau n'est que libertés et idées dans une société où tout est immuablement structuré et conditionné à souhait.

- Mes philosophes favoris ? Je dirais Platon, Aristote ou encore Socrate, pour rester dans les classiques ... Même si les points de vue des philosophes plus récents sont aussi intéressants ...

Oui, venait maintenant le tour de la seconde question. Évidemment, le brun se doutait un peu de la réponse et c'est sans surprise qu'il l'entendit avant de l'assimiler. La Grèce Antique avait enfantée la philosophie occidentale et en conséquence, les premiers pratiquants européens de ce nouveau jardin de pensées. Et tant pis si les chinois et les arabes avaient commencés à y travailler déjà bien des années auparavant : la philosophie du vieux continent est ce qu'elle est : imparable et incomparable. Certes, c'est un peu prétentieux mais un peu de chauvinisme à la "sauce Europe" ne peut guère faire de mal, n'est-ce pas ?

- Et vous ?

Et voici venu le temps de la question retour. Le romain prit alors quelques instants pour réfléchir avant de commencer.

- Eh bien, j'affectionne particulièrement l'époque médiévale en Europe pour ses récits et événements devenus quasi-légendaires. Mais comme vous, je ne suis pas fermé au reste. C'est même tout le contraire, si.

Il se tut un instant. C'est vrai qu'il ne s'intéressait pas qu'au Moyen-Âge. L'une de ses autres périodes favorites était la Renaissance. Certes, une époque de troubles politiques et religieux dans tout l'Occident catholique mais aussi une période de formidables progrès dans la société et même d'un réveil des intellectuels qui allaient maintenant inspirer leurs pensées justement dans les sociétés antiques. Comme quoi, le hasard n'existe pas. Il n'y a que des rendez-vous avec l'Histoire.

- Je suis comme vous. Plutôt philosophes classiques. Je ne partage pas forcément tous les points de vue, mais la confrontation des idées est bien la base de la philosophie.

Eh oui, Vatican restait une âme religieuse avant tout. Et même si la philosophie restait un passe-temps intellectuel très agréable pour lui, la théologie, ou en tout cas les réflexes que faisait prendre cette autre matière, prenait souvent le dessus quand Alessandro réfléchissait. D'ailleurs, une autre question lui taraude l'esprit à ce moment. Et c'est ainsi que sa curiosité, toujours piquée au vif, mena les mots au-delà de ses lèvres.

- Êtes-vous croyant, Grèce ?

La question aurait pu paraître un peu sensible et indélicatement posée pour certains, et Vatican s'en rendait bien compte à ce moment, mais comme on dit si bien en latin : "alea jacta est" soit "les dès sont jetés" alors il n'y avait plus qu'à attendre la réponse de la part de son compagnon de discussion en espérant qu'il comprendra, grâce à la liberté de son esprit égalant bien celle du représentant du Saint-Siège, que ce n'était qu'un élan de curiosité peut-être un peu maladroitement contrôlé mais certainement menaçant.

Herakles écouta attentivement la réponse du jeune homme.

« Eh bien, j'affectionne particulièrement l'époque médiévale en Europe pour ses récits et événements devenus quasi-légendaires. Mais comme vous, je ne suis pas fermé au reste. C'est tout le contraire, si. »

Le grec eu un léger signe de tête, comme pour approuver les dires de l'autre nation. Le Moyen-Age est une époque riche en événements historiques, en changements. Sans cette période, beaucoup de choses ne seraient pas comme elles sont aujourd'hui, mais cela est valable pour n'importe quelle partie de l'Histoire, de notre Histoire.
Vatican continua.

« Je suis comme vous. Plutôt philosophes classiques. Je ne partage pas forcément tous les points de vue, mais la confrontation des idées est bien la base de la philosophie. »

Nouveau signe de la tête de la part du méditerranéen. Décidément, le latin était un personnage très intéressant. Herakles n'en doutait pas mais cette conversation au beau milieu du parc ne faisait que confirmer ce qu'il savait déjà. Prions pour que la journée ne s'arrête pas, pour continuer cette passionnante conversation éternellement.

Puis vint une autre question. Plus personnelle.

«Êtes-vous croyant, Grèce ?»

Le méditerranéen prit son temps pour répondre, caressant pensivement la tête du chat qui dormait à présent.

 «Oui je le suis.... Je ne vous retourne pas la question... »

Sa mère lui avait appris à apprécier les dieux anciens, leurs mythes et Grèce avec beaucoup d'affection pour les divinités de l'Antiquité. Ces derniers ressemblent beaucoup aux hommes, avec leurs qualités, leurs défauts, leurs malheurs et leurs joies. Et c'est cela qui les rend si attachant.
Mais le grec avait été élevé en bon chrétien par son père et partageait cette croyance avec lui. Ce qui ne l'empêchait pas de respecter les autres croyances, loin de là.

« Je suis chrétien orthodoxe... » ajouta ensuite le grec. Cela était évident, 95% de la population de Grèce partageait cette croyance. Mais Herakles se sentit obligé de le préciser. « Il y a eu beaucoup de conflits, dans le passé, entre les catholiques et les orthodoxes.... Je trouve cela bien dommage... Se battre pour cela... Alors que nos religions ont en commun l'amour de son prochain et le respect de l'autre... »

Note: