Elle distribue des pains encore mieux que Jésus lui-même. [Libre]

Aujourd'hui c'est vendredi soir, comme chaque vendredi soir, et comme vous le savez le vendredi soir c'est la fin de semaine. En effet, il y a deux types de fin de semaine, celles qui sont comme le reste de la semaine et les autres.

Et les autres, ce sont ces moments dont on parle le plus. Parce que lorsque ça ressemble aux autres jours de la semaine, qu'est-ce que ça peut être chiant. Quelle idée de faire ses devoirs un vendredi soir et de réviser tout le week end ?

Enfin, nous étions vendredi soir et notre chère hongroise n'avait plus à être obligée à porter cet uniforme. Elle a enfilé un pantalon en tissu, relativement large. Pas un jogging, c'était que pour faire le sport et mon dieu, c'était un crime d'en porter pour une autre raison. Elle a enfilé une chemise avec une veste par dessus, les soirées sont tout de même encore assez fraîches et elle n'était pas non plus folle au point de se balader en débardeur. Qui sait qui elle pouvait rencontrer en sortant ?

Oui parce que fallait sortir de l'académie de temps en temps, et même si ce n'était pas chose aisée, il fallait bien faire un tour en ville. Enfin, ce n'était pas encore l'heure du couvre feu, elle n'avait qu'à revenir un peu tard en passant par l'endroit que tout le monde connaît pour ne pas se faire attraper quand tu fais le mur.

Elle n'était pas accompagnée, et honnêtement cela ne la dérangeait pas vraiment. La veille il y a eu plusieurs accrochages et ça l'avait bien énervée. L'envie de revoir les gens de l'académie n'était pas dans sa tête ce soir là. Elle ferait tout de même un effort le lendemain pour les clubs notamment.

Elle parcours les rues de la ville, les mains dans les poches et les sourcils froncés. Du haut de son mètre soixante, elle regardait droit devant et se fichait de si elle bousculait quelqu'un ou pas. Par chance, les passants avaient la bonne idée d'éviter que cela arrive.

Elle continue comme ça jusqu'à la salle d'arcade, lieu qu'elle affectionnait bien qu'il soit rempli de personnes de sexe masculin. Enfin, on connaît Hongrie, ce ne sont pas une dizaine de garçons qui lui feront peur. Comme à chaque fois qu'elle venait, elle allait toujours vers une borne précise. Street Fighter II.

Déjà que les demoiselles étaient rares dans ce genre de lieux, alors autour de cette borne, c'était encore pire. Et il fallait affronter le regard des garçons. Entre ceux qui fixent sans arrêt avec de la bave au coin de la bouche, ceux qui te sous estimaient juste parce que tu étais une fille et ceux qui t'invitaient à retourner faire la cuisine, tu étais pas sortie de l'auberge.

Elle avait accès à la borne, enfin. C'était le genre de jeu où il fallait un adversaire et dans son cas, un jeune homme accompagné d'une bande était là. Ils beuglaient à son attention, comme quoi il n'avait pas le droit de perdre car il affrontait une femme.

Hongrie était énervée.

Et pas qu'un peu. Rien que d'entendre ça, ça l'avait foutu en rogne au point de cogner sur les boutons plutôt que d'appuyer dessus. Et c'est probablement la raison pour laquelle elle perd et qu'elle ne s'améliore pas. Elle donne un coup de pied dans la machine quand le combat est fini, balançant des insultes en hongrois aux groupes et heureusement que c'est dans cette langue car c'était vraiment pas joli à entendre.

Hors RP: